Les gorges du Tarn
En partant du gîte, allez à Sévérac le Château puis au Massegros et suivez les indications vers les Gorges du Tarn, vous pouvez d’abord aller admirer les gorges du Tarn d’en haut, depuis le Point Sublime, près du Massegros.
Les gorges du Tarn séparent le Causse de Sauveterre du Causse Méjean.
Les 50 km les plus grandioses des gorges se trouvent dans le département de la Lozère, d’Ispagnac et Quézac d’où jaillit l’eau du même nom (« E que s’apelariá…”) au Rozier. Le département de l’Aveyron commence en aval du Rozier-Peyreleau, vers Rivière sur Tarn (voir l’impressionnant château de Peyrelade) et Millau.
Hormis le plaisir des yeux qu’offre ce site naturel fabuleux et vertigineux, une multitude d’activités vous y attendent (randonnées, barque, canoé, canyoning, paddle, via-ferrata…).
En suivant le fil du Tarn, d’aval en amont puisque vous arrivez de l’Aveyron, vous trouverez les villages des Vignes, de La Malène, de Saint-Chély, de Sainte-Enimie, de Prades, de Castelbouc, de Blajoux, de Montbrun et de Quézac. Tous méritent une petite visite avec une mention spéciale pour La Malène (où l’on voit encore les traces de l’incendie de 1793), Auterive (entre La Malène et Sainte-Enimie, sans accès routier), Saint-Chély et sa belle cascade, Sainte-Enimie, Prades et son château médiéval et évidemment Castelbouc suspendu sur le Tarn (aucun habitant en hiver). Le château de La Case (entre La Malène et Sainte-Enimie) est devenu une résidence hôtelière. La route que vous parcourez a été ouverte en 1910.
A gauche, les contreforts du Causse de Sauveterre, à droite les corniches du Méjean. Levez les yeux, vous verrez des vautours.
Le plus grand et le plus fréquenté des villages des gorges du Tarn est celui de Sainte-Enimie.
La Vida de Santa Enimia a été traduite du latin en 2000 vers occitans par le troubadour (qui dit troubadour dit obligatoirement langue occitane) Bertran de Marseille. Ce document est conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris. Le Marseille en question n’est pas la Cité phocéenne mais du château de Massilia dans les Gorges du Tarn (entre le Pas de l’Arc et Cinglegros).
La légende de sainte Enimie (fille du roi Dagobert) raconte son combat contre le Drac (en pays occitan le Drac est une sorte de Diable).
Voulant se consacrer à Dieu, Enimie refusait tous les prétendants qui se présentaient à elle. Afin d’être tranquille, elle demanda alors le secours de Dieu qui lui inocula la lèpre. Ses parents l’envoyèrent alors se baigner dans la fontaine miraculeuse de la Burle à Sainte-Enimie. Guérie, elle décida d’y créer un monastère en l’honneur de la Vierge Marie. Cependant, ce qu’elle bâtissait le jour était systématiquement détruit par le Drac transformé en serpent la nuit. Saint Hilaire, évêque de Javols, vint un jour voir la sainte. Informé des méfaits du Drac, il le poursuivit une nuit, croix en main. Dans sa fuite, le Drac pénétra dans un rocher. Saint Hilaire pria pour que le Drac sorte et promit de faire bâtir un oratoire à cet endroit. Le Drac sortit, saint Hilaire le frappa de sa croix et le blessa. Le Drac s’enfuit alors et chuta dans le Tarn, emportant des rochers qui l’ensevelirent et créant ainsi le Pas du Souci.
Au XIXe siècle, le must pour les premiers touristes-explorateurs, nantis et lettrés, était de descendre le Tarn, de Sainte-Enimie au Rozier, en barque à fond plat. 12 heures étaient nécessaires et il fallait donc faire une halte à La Malène ou aux Vignes. Charles Gide (1847-1932), oncle d’André, vantait déjà l’auberge du Parisien située aux Vignes.
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre séjournèrent au Rozier et arpentèrent les corniches du Causse Méjean et du Causse Noir.